Christian Ndziengue-Kende est Secrétaire Exécutif de l’Association Serment Universel(ASU) située en République du Congo. En 2017, il est venu à Solidays pour faire connaître son action et prendre une bouffée d’espoir.
Comment ton association lutte-t-elle contre le VIH ?
Il faut savoir que dans mon pays, 3,2% de la population est contaminée par le VIH, c’est énorme. Et ces malades, notre association se donne la mission de tous les accompagner sur le plan médical et psychosocial ! Les enfants, les femmes enceintes, les travailleurs du sexe, les couples qui se retrouvent en difficulté à cause du virus, etc. Nous sommes un soutien, sur tous les plans, nous ne les lâchons pas.
« Nous sommes tous concernés par le VIH »
Qu’est-ce qui t’as poussé à t’engager ?
Ici, le virus fait partie de notre quotidien. Nous sommes tous concernés par le VIH, nous avons tous un proche touché par la maladie et nous sommes tous des cibles. Pour moi, c’était donc impossible de ne pas m’engager. Mais ce qui me tient le plus à cœur c’est de protéger les enfants, qu’ils soient mieux informés et mieux soignés. Ce sont eux l’avenir de la lutte. Un adolescent est venu me voir l’autre jour pour me dire qu’il voulait devenir médecin et soigner les malades du sida. Cela me rend fier.
Que faut-il améliorer pour rendre la lutte plus efficace ?
Il faut absolument atteindre les 90-90-90 recommandés par l’ONUSIDA*. Or, sans médicament, c’est impossible. Les médicaments sont au centre de toutes nos actions ! Quelqu’un qui prend bien son traitement finit par avoir une charge virale indétectable et ainsi ne peut plus contaminer de nouvelles personnes. L’accès aux médicaments, c’est la clé.
« Solidays, c’est l’espoir. »
Tu as déjà participé à Solidays, tu étais notamment venu présenter l’action de ton association. Que représente ce festival pour toi ?
Solidays, c’est la certitude que l’on n’est pas seul dans la lutte contre le sida. C’est essentiel pour ne pas baisser les bras. Quand j’ai pu prendre la parole sur scène, que j’ai entendu les acclamations de la foule… c’est un soutien énorme, du courage pour se battre !
Il y a aussi la cérémonie contre l’oubli, un moment pendant lequel on repense aux proches disparus et où l’on se dit qu’on va continuer, jour après jour, à se lever pour faire reculer le VIH ! Il m’arrive parfois dans mon bureau de penser à ces moments et cela me donne le sourire. Solidays c’est l’espoir.
* L’ONUSIDA recommande qu’à l’horizon 2030, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes séropositives connaissant leur statut reçoivent un traitement antirétroviral durable, et 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral aient une charge virale durablement supprimée.