Un appartement partagé pour mères isolées

©Amélie LaurinFinancé par notre Appel à Projets France 2014, un appartement destiné à accueillir deux familles en situation de grande précarité et concernées par le VIH, composées de mères isolées et d’enfants à naître ou en bas âge vient d’ouvrir ses portes.

C’est grâce à la complémentarité et l’expertise de nos associations partenaires, Dessine Moi Un Mouton et ARCAT, en collaboration avec le Comité des Familles que ce projet innovant a pu voir le jour. Fruit d’un travail inter-associatif, il est né d’un constat commun d’un besoin non couvert de mise à l’abri de familles rencontrant un cumul de difficultés sans avoir à faire appel aux « marchands de sommeils ».

Sur une période de 3 mois renouvelables, ces familles bénéficieront d’un accompagnement médical et psycho-social proposé par les professionnels des deux associations.
Elles pourront mettre à profit ce temps pour réunir les conditions nécessaires à une admission dans un hébergement de droit commun pérenne, s’aider mutuellement et vaincre leur isolement.

Rencontre partenaires internationaux / bénévoles

Dans le cadre de la venue des partenaires internationaux de Solidarité Sida en France et plus particulièrement à Solidays, nous avons organisé à quelques jours du festival une table ronde avec Tessia (Serment Universel, République du Congo), Gratien (SOS Sida, République Démocratique du Congo) et Saly (Association Dispensaire Trottoir, Burkina Faso). Animée par Sébastien Folin, cette rencontre a été une belle occasion pour renforcer les échanges avec les bénévoles présents à Longchamp pour le montage.

Au fil des récits, tantôt émouvants, tantôt choquants, les années de partenariats, les problématiques terrains et les enjeux nous ont été contés par Tessia, Gratien et Saly.

Informer et éduquer au delà des préjugés

Si le VIH reste un facteur universel de discrimination, cette problématique prend pour eux une place importante surtout lorsqu’on y ajoute le manque d’information quasi total sur la sexualité et ses risques ainsi que le manque criant de prévention et de dépistage.

Une part importante du travail de Tessia, Gratien et Saly, chacun à leur niveau et dans leur pays respectif, consiste en premier lieu à lutter contre la désinformation et les préjugés mais aussi à réussir à atteindre les populations concernées par la maladie. Gratien de SOS Sida en RDC nous dresse un état des lieux des outils qu’ils utilisent, entre réseau de sensibilisateurs (notamment auprès des femmes enceintes) ou dispositif d’information pour les jeunes fondé sur le divertissement (bandes dessinées, concerts).

De plus, les 3 associations soulignent la nécessité d’un accompagnement psychologique des personnes concernées par le VIH, de près ou de loin ; il ne s’agit pas seulement de soutenir les personnes séropositives, mais aussi d’accompagner les proches, les conjoints, la famille.

Comprendre le contexte : guerre et sorcellerie

La rencontre avec Saly, Gratien et Tessia a permis une prise de conscience énorme pour nos bénévoles Solidarité Sida, notamment par le choc de leurs récits. Ils ont parlé des contextes auxquels ils font face : des violences sexuelles jusqu’à l’impact considérable de la sorcellerie en passant par la guerre, les témoignages plongeaient parfois dans l’horreur.

La violence est au cœur des récits et nécessite une approche et des outils particuliers, comme le souligne Tessia. Serment Universel a mis en place un numéro vert pour que les femmes victimes de violences conjugales puissent être accompagnées et informées de leurs droits. L’Association Dispensaire Trottoir dispose également d’une aide juridique, qui reste cependant peu utilisée, les victimes refusant la majorité du temps de porter plainte.

La démarche, déjà rendue ardue par le contexte social de nos partenaires, est plus difficile encore dans des pays où la sorcellerie conserve une influence considérable sur les thèmes de la maladie et de la mort. Pour faire face aux superstitions et aux croyances traditionnelles, les associations doivent s’imposer auprès des séropositifs comme remède rationnel contre ce virus incurable.

Solidarité Sida, Solidays et les partenaires internationaux

Face à toutes ces difficultés qui font de leur travail une entreprise admirable, nos partenaires trouvent aussi un soutien nécessaire auprès des populations. Là où l’État n’apparait pas, les associations sont accueillies comme salvatrices, a tenu à souligner Gratien. À cela s’ajoute la solidarité des associations entre elles et la solidarité internationale, à l’image de celle dont témoigne le partenariat avec Solidarité Sida. Pour nos trois intervenants, Solidays, en plus du soutien tout au long de l’année découlant du partenariat, est un véritable moment d’espoir et de motivation.

L’attention de tous les festivaliers et l’écoute des équipes chargées de les accompagner ainsi que l’ensemble des ateliers qu’ils ont pu faire en France, sont une étape précieuse et forment une double dynamique profitable aux partenaires et à Solidarité Sida.

Page Facebook de l’Association Dispensaire Trottoir

Malades étrangers : couloir de la mort à la française

300x200_odseCommuniqué – 16 juin 2015

Les membres de l’ODSE sont : ACT UP Paris, l’Association des Familles Victimes du Saturnisme (AFVS), AIDES, ARCAT, le CATRED, CENTRE PRIMO LEVI, la CIMADE, le COMEDE, le COMEGAS, CRETEIL-SOLIDARITE, DOM’ASILE, la FASTI, la FTCR, GAIA Paris, le GISTI, LA CASE DE SANTE, la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, MEDECINS DU MONDE, le Mouvement Français pour le Planning familial (MFPF), le MRAP, le Réseau Louis Guilloux, Sida Info Service (SIS), SOLIDARITE SIDA, SOS HEPATITES

Quatre ans jour pour jour après la réforme du droit au séjour pour soins, et à la veille des débats parlementaires autour de la future loi Immigration, nos associations dénoncent le traitement inhumain réservé par l’Etat à des malades étrangers

Tout a commencé le 16 juin 2011. Une réforme brutale du droit au séjour pour soins permet alors l’expulsion de personnes gravement malades vers des pays n’offrant aucune garantie d’accès aux soins. Alors que François Hollande s’était engagé à revenir sur cette réforme au cours de son mandat, nous constatons depuis mai 2012 la constante dégradation des conditions d’accès au séjour pour soins et une accélération sans précédent des placements en rétention de malades étrangers en vue de leur expulsion.

Nous parlons de personnes atteintes notamment du VIH, d’une hépatite ou d’un cancer, résidant en France parfois depuis de nombreuses années, que l’Etat décide d’expulser mettant leur vie en péril. Des pratiques illégales se généralisent: certains préfets court-circuitent les avis des médecins, certains médecins ignorent délibérément les circulaires du ministère de la santé… et au bout de la chaine, des personnes gravement malades enfermées ou expulsées. Comme cette femme séropositive, vivant en France depuis bientôt 10 ans : le renouvellement de son titre de séjour vient d’être refusé, remplacé par une obligation de repartir en République Démocratique du Congo où elle ne pourra avoir accès aux traitements VIH (seuls 15% des malades congolais avaient accès aux traitements antirétroviraux en 2013)

Dans un contexte où les expulsions priment trop souvent sur le droit à la santé, des malades étrangers se retrouvent pris en tenaille entre des préfets exerçant des prérogatives médicales et quelques médecins d’ARS mis dans un rôle policier. Ils vivent sous la menace d’un retour forcé, retour qui signifierait souvent condamnation à mort eu égard à la gravité de leur pathologie. Faire valoir leurs droits est devenu un véritable parcours du combattant, souvent vain. Les plus vulnérables finissent par y laisser leur santé, les moins chanceux y laisseront leur vie.

Ce que l’Etat réserve désormais à de nombreux malades étrangers, c’est bien un couloir de la mort qui ne dit pas son nom.

Pour nos associations, rien ne peut justifier de sacrifier la vie de personnes malades. Aujourd’hui 16 juin, nos militants ont investi des lieux symboliques dans plusieurs villes en France, afin de dénoncer cette politique.

Nous demandons au Président de la République de tenir ses engagements. Il doit mettre un terme au traitement indigne réservé aux malades étrangers et surseoir aux procédures d’expulsion afin que les dossiers soient réexaminés. Il lui appartient de réaffirmer au plus vite le primat des enjeux de santé sur les objectifs de contrôle migratoire. Un dispositif transparent doit être mis en place, sous la tutelle exclusive du Ministère des Affaires sociales et de la Santé, afin de garantir la protection des étrangers gravement malades.

Le projet de loi immigration prévoit pourtant le transfert des compétences du ministère de la Santé au ministère de l’Intérieur, nous appelons les parlementaires à refuser d’endosser la responsabilité d’un tel désastre.

Agir pour en finir

Communiqué de presse inter-associatif

Jeudi 4 juin 2015

ACT UP/ AIDES/COALITION PLUS/SOLIDARITE SIDA

Il y a 10 ans, le G7 s’engageait pour l’accès universel aux traitements VIH

À l’issue du sommet de Gleneagles en 2005, les dirigeants du G7 avaient pris des engagements forts dans la lutte contre le sida : atteindre l’accès universel aux soins d’ici à 2010. Dix ans plus tard, alors que le G7 s’apprête à tenir son sommet annuel en Allemagne les 7 et 8 juin, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Certes d’énormes progrès ont été réalisés. Le nombre de nouvelles infections a largement diminué dans le monde. Néanmoins, le sida continue de tuer 125 000 personnes par mois et seulement 48 % des malades bénéficient d’un traitement (1). La promesse d’un accès universel au traitement du sida est loin donc d’être réalisée.

Promesses brisées, malades trahis

Al300x200_g7ors que des traitements efficaces existent pour moins de 10 dollars par mois, le sida continue son effroyable hécatombe : 1,5 million de personnes sont mortes du sida en 2013, faute de traitement (2). D’après l’ONU, 75% des 3,2 millions d’enfants infectés par le VIH n’ont toujours pas accès au traitement. Et les progrès restent dramatiquement lents : au cours du premier semestre 2014, le nombre d’enfants bénéficiant d’un traitement n’a augmenté que de 3%, contre 6% pour les adultes (3). En 2013, ils étaient 190 000 à mourir du sida par manque de traitement (4).

En Afrique, le continent qui abrite à lui seul 70% des malades du sida, 3 pays uniquement sont parvenus à l’accès universel au traitement antirétroviral (soit une couverture d’au moins 80 % des malades) : le Botswana, la Namibie et le Rwanda (5). Sur l’ensemble du territoire africain, les disparités restent flagrantes. La couverture est d’en moyenne 30 % en Afrique de l’Ouest et centrale, contre 56 % en Afrique de l’Est et australe (6).

Agir pour en finir Pourtant, le traitement du VIH a pour effet non seulement de garder les malades en vie et en bonne santé, mais aussi de stopper la transmission du virus vers des personnes supplémentaires. Ainsi le traitement permet d’enrayer la pandémie, et le traitement universel d’aboutir à l’éradication du sida.

Aujourd’hui, le principal obstacle à l’accès universel aux soins est le manque de ressources. Pis, sans une augmentation des contributions financières, l’épidémie risque de repartir à la hausse, selon ONUSIDA (7). Les progrès réalisés depuis le G7 de 2005 restent fragiles.

Dans le rapport de Deauville sur la tenue des engagements du G8 en faveur du développement, publié le 18 mai 2011, les dirigeants du G8 reconnaissent eux-mêmes que leurs financements pour le sida ont péniblement stagné, et que ceux destinés à lutter contre les trois pandémies (sida, tuberculose, paludisme) ont baissé entre 2008 et 2011.

Aussi, nous, associations de lutte contre le sida, appelons le président François Hollande et ses homologues à annoncer au prochain sommet du G7 du 7 et 8 juin qu’ils consacreront 0,06% de leur PIB (soit 20 milliards de dollars par an à l’échelle du G7) à la réalisation de leur engagement à un accès universel au traitement VIH, et ce afin de débarrasser la planète de cette terrible pandémie (8). Cette tragédie peut être arrêtée. Cette tragédie doit être arrêtée.

Signataires : ACT UP/AIDES /COALITION PLUS /SOLIDARITE SIDA

Contact presse : Camille Sarret, Coalition Plus +33 (0)1 77 93 97 27 – +33 (0)7 81 73 34 77 [email protected]

Sources

(1)Chiffres de l’OMS 2014 : 28 millions de malades sont éligibles à un traitement VIH et 13,6 millions en bénéficient d’un. http://www.who.int/hiv/en/

(2) Rapport ONUSIDA nov 2014, p.6 http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/JC2686_WAD2014report_en.pdf

(3) Rapport ONUSIDA nov 2014, p.7 http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/JC2686_WAD2014report_en.pdf

(4) Chiffres Unicef nov 2014, p. 2 http://www.childrenandaids.org/files/Stats_Update_11-27.pdf

(5) Rapport OMS 2011, p.15 http://whqlibdoc.who.int/hq/2012/WHO_HIV_2012.5_fre.pdf?ua=1

(6) Idem

(7) Rapport ONUSIDA nov 2014, p.4 http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/JC2686_WAD2014report_en.pdf

(8) 17,7 milliards par an est la somme nécessaire pour mettre fin au sida, selon les calculs de Coalition Plus basés sur le rapport ONUSIDA nov 2014, graphiques, p.20 http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/JC2686_WAD2014report_en.pdf

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Coalition PLUS est une union internationale d’associations communautaires de lutte contre le sida présente dans 13 pays dans le monde / www.coalitionplus.org /@CoalitionPLUS

 

Les 20 ans du Centre SAS en Côte d’Ivoire

Déjà 20 ans que le Centre Solidarité Action Sociale (CSAS) de Bouaké en Côte d’Ivoire existe. Les conditions du pays étaient à l’époque critiques, avec une population particulièrement touchée par le virus du VIH sans un accès aux soins généralisé. C’est dans ce contexte qu’une équipe de 7 personnes s’est battue durant des années, y compris pendant les 8 années de crise militaro-politique, pour développer ce centre, où travaillent désormais plus de 90 personnes.

300x200_csasEntièrement dédié à la lutte contre le VIH et la prise en charge des personnes séropositives, ainsi que de leurs familles, l’association s’est formée pour étendre ses services et aider les populations dans le domaine de la prévention et du support médical pour le VIH et les différentes IST.

C’est dans le cadre du Programme Autonomisation* que Mélanie et Matthew, de l’équipe Santé et Solidarité, se sont rendus au CSAS, début mai pour célébrer les 20 ans de l’association, 3 jours de festivités sous le signe « Reconnaissance et Challenge ».
Un des objectifs de la mission était de contribuer à l’organisation de l’évènement, de suivre les actions et investissements en cours et de préparer la suite de la collaboration avec le CSAS pour les années à venir.

Mélanie et Matthew ont ainsi participé à l’animation d’un stand Solidarité Sida mis en place pour l’occasion et sont intervenus lors d’ateliers thématiques et pour la récolte de fonds organisée le dernier soir de ces trois jours de festivités dédiée à l’ouverture d’un centre d’imagerie médicale.

Ayant déjà apporté un appui financier à la réalisation de l’événement dans le cadre du programme Autonomisation, nos équipes tenaient à apporter un soutien sur place et à montrer notre engagement comme notre volonté de valoriser cette collaboration et cette initiative novatrice de mobilisation de ressources.
« Nous avons financé plus de 50% des frais nécessaires au bon déroulement de l’événement. Le montant alloué à chaque dépense tenait compte d’un important travail de prospection et de négociation de la part des équipes du CSAS à l’organisation de l’événement » raconte Matthew.
Point d’orgue de ces 3 jours de rassemblement, le Gala de récolte de fonds a rencontré un franc succès: présence de nombreuses personnalités du pays et collecte de plus de 40 000 000 de francs CFA en cash et nature qui serviront à ouvrir le nouveau centre d’imagerie médicale du CSAS. La LONACI – Loterie Nationale de Côte d’Ivoire – s’est distinguée par son engagement lors de l’événement de prendre en charge l’ensemble de l’équipement.300x200_csas_2

Émouvant d’abord avec l’intervention de plusieurs orphelins qui grâce au CSAS ont pu garder espoir et se construire un meilleur avenir, humainement fort ensuite par les discours du président de l’association et de la co-fondatrice, le gala fut également festif, joyeux et plein d’espoir.

« La venue de Solidarité Sida a été pour nous un gage de reconnaissance et de qualité de notre projet » raconte Penda Touré dans son discours qui a remis le prix du bailleur le plus innovant à notre équipe.

« Nous avons été impressionnés par l’engagement des bénévoles sur place que je tiens à saluer, de l’engouement autour de l’événement et de l’espoir et la solidarité de qui régnait en chacun. » conclut Mélanie

*Le programme autonomisation mis en place par Solidarité Sida et la Ville de Paris permet d’accompagner les associations dans leur développement stratégique et organisationnel en vue d’être plus autonome.

Page Facebook du Centre SAS

Notre équipe Santé & Solidarité auprès de AUA au Cambodge

Julie et Mélanie sont parties au Cambodge à la rencontre d’un de nos partenaires historiques, AUA (Antiretroviral Users Association), partenaire de Solidarité Sida depuis 2004. L’occasion pour la nouvelle équipe Santé & Solidarité de faire connaissance avec cette association sur le terrain et d’effectuer leur première mission de suivi. Les surprises et les enseignements ont été au rendez-vous durant ces cinq jours de mission.

La dernière visite de Solidarité Sida chez AUA remontait à 2011 et cette nouvelle rencontre a permis la mise à plat du partenariat et d’établir un bilan plus poussé de ces quatre dernières années. Notre équipe a ainsi pu confirmer la maturité de l’association, sa réactivité sur le terrain et sa légitimité. AUA est en effet pleinement reconnue pour son activité d’accompagnement psychologique, de suivi de traitement et de soutien des personnes vivant avec le VIH, grâce à son efficacité et à ses nombreux terrains d’intervention. Julie et Mélanie ont suivi ses intervenants dans trois hôpitaux à Phnom Penh, Kean Svay et Kompong Cham et dans un centre de détention pour femmes. Deux partenaires à l’international de Solidarité Sida, dont AUA, travaillent en milieu carcéral et cette visite a été l’occasion de mieux comprendre l’enjeu des actions liées à l’information sur le VIH en prison.

Pour les membres d’ AUA, « à l’écoute des changements de leur environnement » selon Mélanie, l’objectif est désormais de répondre aux nouvelles problématiques liées au VIH au Cambodge ; en effet, la nouvelle qualification en « pays à revenu intermédiaire » par les agences et les organisations internationales pourrait entrainer une baisse des financements internationaux d’aide au développement que reçoit le pays, et donc avoir des répercussions sur les fonds accordés aux acteurs de terrain comme AUA.
Parallèlement à cette problématique financière, AUA doit s’adapter à l’évolution de l’épidémie et atteindre d’autres populations oubliées des statistiques cambodgiennes mais au sein desquelles la prévalence du VIH est élevée, notamment les usagers de drogue par injection et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Un défi que tente de relever AUA grâce à des partenariats avec des associations qui travaillent auprès de ces publics.

Notre équipe a apprécié l’engagement, le militantisme et le professionnalisme de cette association communautaire avec laquelle elle a pu établir un excellent contact. La durée de la mission auprès de ce partenaire, plus longue que pour la moyenne des autres missions internationales, a permis de dépasser la barrière de la langue et de tisser une relation de confiance : « Ce qui m’a marqué c’est leur accueil chaleureux, sans effusion excessive, tout en honnêteté et en simplicité. On sentait qu’ils avaient vraiment envie de montrer l’impact de leur travail au quotidien auprès des malades et on a apprécié qu’ils ne soient pas dans la démonstration vis à vis de nous, qui sommes l’un de leurs principaux bailleurs. Ils ont fait preuve d’une grande réactivité pour répondre à nos attentes, se sont rendus disponibles tous les jours et ont organisé pour nous de nombreux rendez-vous. » raconte Mélanie.

IMG_1439Pour elle, comme pour Julie, la mission a été riche en enseignements professionnels et a nourri leurs réflexions sur la manière de mener les suivis de chaque association. « Chaque mission représente une capitalisation pour notre travail avec tous nos partenaires », affirme Julie et pour elle il s’agit alors d’établir des passerelles entre les différentes associations qui partagent des problématiques souvent similaires sans être identiques. « Ce sont souvent les mêmes publics qui sont ciblés, mais leur réalité sont différentes selon les territoires et les cultures », ajoute-t-elle, en prenant pour exemple le contact qu’elle a eu avec les travailleuses du sexe en accompagnant AUA lors d’une tournée de prévention à Phnom Penh : « elles sont très jeunes, parfois pas plus de douze ou quatorze ans. Même si ça n’était pas complètement une surprise pour nous, cela reste une expérience inédite de rencontrer ce public. »

Le bilan de la mission est extrêmement positif et la relation de confiance qui s’est renforcée présage, malgré la distance, une suite de partenariat fructueuse et enrichissante avec AUA. L’équipe suivra de près, depuis Paris, la manière dont l’association évolue et relève les challenges qui se présentent à elle.

Gilead: arrêtez de bloquer l’accès aux traitements de l’hépatite C

-> Signer la pétition

-> Lire l’article : Hepatite C – Medecins du Monde s’oppose au brevet sur le sofosbuvir

COMMUNIQUE DE PRESSE

Des milliers de militants exhortent le laboratoire à modifier sa politique d’accès à la veille de l’assemblée annuelle des actionnaires

New York, le 5 mai 2015 – À la veille de la réunion annuelle des actionnaires du laboratoire pharmaceutique Gilead Sciences, des milliers de personnes vivant avec le virus de l’hépatite C (VHC) et le VIH, des professionnels de santé et des militants de l’accès aux médicaments interpellent Gilead. Ils demandent au laboratoire de modifier sa politique qui prive de traitement des millions de personnes vivant dans les pays en développement.

«Gilead doit cesser immédiatement de bloquer l’accès aux traitements génériques abordables de l’hépatite C et abolir les mesures d’ »anti-détournement  » qui violent les droits des patients», a déclaré Othman Mellouk de l’International Treatment Preparedness Coalition.

Avec au moins 150 millions de personnes vivant avec la maladie, l’hépatite C est un problème mondial de santé publique – déclarée «bombe virale à retardement » par l’Organisation mondiale de la Santé. Non traitée, l’hépatite C peut évoluer vers la cirrhose, l’insuffisance hépatique et le cancer du foie. Chaque année, au moins 700 000 personnes meurent de complications dues au VHC – bien qu’elles pourraient être facilement guéries en 3 à 6 mois. Mais la plupart des gens n’ont pas accès aux antiviraux à action directe (AAD) sofosbuvir et ledipasvir, commercialisés par Gilead sous les noms Sovaldi et Harvoni (combinaison sofosbuvir+ledipasvir). En effet, ces médicaments sont vendus à des prix exorbitants, et de nombreux pays en développement sont exclus du programme d’expansion du traitement de Gilead.

Le sofosbuvir, qui coûte 84 000 dollars aux États-Unis, est trop cher même pour les pays à revenu élevé. Pourtant, l’Université de Liverpool a publié une étude selon laquelle 12 semaines de sofosbuvir produit en grandes quantités pourraient être commercialisés pour seulement 101 dollars.

Gilead a signé des accords de licence avec 11 producteurs indiens de génériques qui limitent le nombre de pays dans lesquels des génériques du sofosbuvir et du ledipasvir peuvent être vendus. L’épidémie de VHC est très majoritairement concentrée dans les pays à revenu intermédiaire, qui abritent la majorité des personnes vivant avec moins de 1,50 dollars par jour. Pourtant, Gilead empêche que des traitements génériques abordables soient vendus dans 51 pays à revenu intermédiaire (où vivent 49 millions de personnes malades de l’hépatite C) car le laboratoire considère ces pays comme des marchés lucratifs.

« Bien que Gilead engrange des profits records sur ses médicaments VHC (12,4 milliards de dollars en 2014), ils refusent de fournir des traitements vitaux abordables à 49 millions de personnes », a déclaré Karyn Kaplan du Treatment Action Group.

Il est largement admis que la libre concurrence entre producteurs de génériques est la stratégie la plus efficace pour réduire le prix des médicaments. Pourtant, les licences volontaires de Gilead restreignent les sources d’achat des matières premières, dictent où les versions génériques peuvent être vendues, et imposent des barrières à l’accès pour les patients — tout cela pour protéger leurs profits.

«Gilead pourrait prendre des mesures dès maintenant pour faire progresser la santé publique et permettre à des millions de personnes d’être guéries de cette maladie », a déclaré le Dr Jennifer Cohn, directrice médicale de la Campagne d’Accès aux Médicaments Essentiels de Médecins Sans Frontières. Au lieu de cela, ils gonflent artificiellement les prix de leurs médicaments et créent des obstacles supplémentaires à l’extension de l’accès aux traitements – au prix de la vie des gens. »

En outre, Gilead exige de ses licenciés de mettre en place des mesures dites «anti-détournement». Les patients doivent prouver leur citoyenneté, fournir leurs dossiers médicaux et accepter d’être suivis. Ils doivent retourner leurs bouteilles vides de pilules sur une base bi-hebdomadaire ou mensuelle, et dans certains cas fournir des informations relatives à leur suppression virale, pour obtenir la prochaine bouteille. Ces mesures violent la confidentialité et l’autonomie des patients, elles s’immiscent dans les relations médecin-patient et pharmacien-patient, et risquent de compromettre l’observance et l’issue du traitement. Un tel programme, avec pour unique facteur de motivation l’intérêt commercial, est sans précédent.

« A l’instar de Gilead qui déclare défendre fermement ses droits de propriété intellectuelle, nous allons défendre fermement les droits humains de ceux qui ont besoin d’accéder à ces médicaments », a déclaré Vikas Ahuja, Président du Réseau des personnes séropositives de Delhi (DNP +).

Une pétition présentée aujourd’hui à Gilead déclare :

« Nous, des milliers de personnes atteintes du VHC, nos alliés et nos médecins, exhortons Gilead à améliorer immédiatement les conditions d’octroi de ces licences et soutenir l’accès aux traitements à un coût abordable en prenant les mesures suivantes:

Etendre la couverture géographique des licences afin d’inclure les 51 pays à revenu intermédiaire qui sont actuellement exclus.

Supprimer les restrictions sur la production et l’approvisionnement des ingrédients pharmaceutiques actifs (API) du sofosbuvir. Le coût de l’API est fortement lié au coût du produit final offert par les compagnies génériques.

Modifier les exigences anti-détournement non-éthiques pour s’assurer qu’elles ne limitent pas l’accès des patients. “

Nous croyons en l’accès équitable aux traitements vitaux
pour tous ceux qui en ont besoin.

CONTACTS:

Health GAP
Brook Baker, [email protected] + 1(617) 259 0760 (Boston)

Initiative for Medicines, Access & Knowledge (I-MAK)
Priti Radhakrishnan, [email protected] +1 (917) 703 2876 (California)

International Treatment Preparedness Coalition (ITPC)
Othman Mellouk, [email protected] + 212 (0)6 66 45 28 11 (Morocco)

Médecins du Monde (MdM)
Lisa Veran, [email protected] + 33 (0) 6 09 17 35 59 (Paris)

Médecins Sans Frontières (MSF)
Sandra Murillo, [email protected] + 1 (212) 763 5765 (New York)

Treatment Action Group (TAG)
Karyn Kaplan, [email protected] + 1 (646)-316-8979 (New York)

Global Health Justice Partnership, Yale University
Gregg Gonsalves, [email protected] + 1 (203) 606 9149 (New York)

NOTES:

Lien pour la pétition: http://www.petitionbuzz.com/PETITIONS/HEPC

Plus d’informations sur les coûts minimaux de production des AADs : Hill A, van de Ven N, Simmons B, et al. Minimum target prices for production of treatment and associated diagnostics for Hepatitis C in developing countries. Poster presented at: 20th International AIDS Conference; 2014 July 20–25; Melbourne, Australia.
Plus d’informations sur la licence volontaire de Gilead : http://www.msfaccess.org/content/fact-sheet-gileads-chronic-hepatitis-c-treatment-restrictions

Plus d’informations sur les mesures «anti-détournement» de Gilead :
http://www.msfaccess.org/content/barriers-access-and-scale-hepatitis-c-hcv-treatment-gileads-anti-diversion-program

Retour sur notre dernière mission terrain au Togo

Qui dit nouveaux partenaires, dit rencontres, opportunités et échanges. C’est pour suivre des projets Prévention Jeunes nouvellement financés par Solidarité Sida, qu’Emilie, chargée de prévention et Marion, chargée des programmes Santé et Solidarité, sont parties en mission commune au Togo. Une transversalité inédite qui a permis d’accentuer la complémentarité de nos services.
Objectif : comprendre les enjeux et les contextes locaux de ces projets afin d’accompagner, conseiller et renforcer les capacités des associations en matière de prévention.

Emilie et Marion ont travaillé avec trois associations partenaires. Elles ont dans un premier temps rencontré Le Jade pour la vie !, partenaire de longue date de Solidarité Sida et très actif sur le terrain, porteur d’un projet innovant : une tente de Prévention, puis AST (Action Santé pour Tous), (association de prévention, sensibilisation, dépistage et prise en charge médicale) qui a ouvert tout récemment, grâce à notre soutien, un Centre d’accueil pour les jeunes. Marion a ensuite pu rencontrer pour la première fois le CRIPS-Togo (Centre de Recherche et d’Information Pour la Santé), organisateur d’actions de sensibilisation et de causeries éducatives dans les villages.

C’est en venant à Solidays, et en découvrant l’exposition Sex In The City que les équipes du Jade pour la vie ! ont eu l’idée ambitieuse de s’en inspirer et de créer à Lomé, leur propre parcours de prévention à destination de collégiens. L’objectif est de proposer aux jeunes d’explorer l’univers de la sexualité, tout en les sensibilisant aux risques qui y sont liés. Notre équipe s’est attachée à leur apporter des conseils pratiques pour éviter les écueils bien connus de ce type de projet : Emilie, étant en effet chef de projet sur l’exposition Sex In the City, a pu les accompagner notamment sur les aspects logistiques, sur l’élaboration des messages et la mise en scène des espaces. Ce projet ambitieux doit voir le jour à l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte Contre le Sida le 1er décembre prochain.

En prenant part aux actions locales, Marion et Emilie ont pu se nourrir des échanges et des retours d’expériences de ces projets ciblants des publics différents. Si elles ont pu renforcer les compétences des différentes équipes en matière de santé sexuelle et de techniques d’animation, cette mission a également été l’occasion d’un réel apprentissage et parfois même de surprises et de questionnements.
Les repères d’Emilie en matière de prévention ont parfois été chamboulés : « une sexualité parfois très précoce qui peut déstabiliser car parler sexualité avec de très jeunes enfants ou adolescents complexifie considérablement l’exercice. ». Mais elle confie à quel point il était important qu’elle accompagne Marion : « Cette première mission m’a permis de mieux comprendre les contextes dans lesquels s’inscrivent ces activités, mais aussi de prendre de la hauteur par rapport à notre propre démarche de prévention à Solidarité Sida. En m’interrogeant sur le cadre de nos actions et notre façon d’intervenir, ces rencontres ont nourri ma réflexion sur la prévention en général et sur les priorités en matière de santé sexuelle. Ici ou là-bas, les questions autour du VIH se ressemblent, les mêmes idées reçues et préjugés sont à combattre. Ces constats montrent qu’il faut poursuivre nos efforts pour libérer la parole sur les sujets qui touchent à la sexualité et que la prévention doit devenir une priorité en matière de lutte contre le VIH/Sida. »

La prochaine rencontre aura lieu à Paris puisque nous avons invité ces trois partenaires à participer à des ateliers lors de Solidays. Venez les rencontrer à cette occasion sur le festival au Village Solidarité.