Près de 40 ans après la découverte du VIH, près de 38 millions de personnes vivent encore avec le virus dans le monde et 1 personne séropositive sur 6 ignore qu’elle est porteuse. L’épidémie ne faiblit pas : l’accès aux traitements progresse moins vite que les nouvelles contaminations. En effet, pour 2 personnes démarrant un traitement antirétroviral, 5 autres sont infectées par le virus.
La situation en France
Depuis la découverte du virus, le visage de l’épidémie a changé dans l’hexagone. L’accès aux traitements et une meilleure prise en charge permettent aujourd’hui de vivre avec le VIH. La prévention a aussi changé, les outils de protection se sont diversifiés : préservatif, dépistage, TPE, PrEP ou encore TasP permettent d’adapter la stratégie préventive à la diversité des pratiques.
Ces progrès n’ont cependant pas bénéficié de la diffusion qu’ils méritent et ne sont pas connus de tous. En France, plus de 170 000 personnes vivent toujours avec le VIH et 6 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année, un chiffre qui reste malheureusement identique depuis 5 ans.
Une épidémie inégalitaire
Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et les personnes migrantes sont particulièrement touchées par le VIH. Ils représentent respectivement 43% et 37% des découvertes de séropositivité. Ce sont des populations plus vulnérables. Elles peuvent être victimes de discriminations ou sont dans une situation compliquée, et donc à l’écart des systèmes de santé.
La seule population pour laquelle les progrès enregistrés sont nets est celle des usagers de drogues. En effet, grâce aux politiques de réduction des risques (programmes d’échanges de seringues, etc.), on constate très peu de nouvelles contaminations chez les consommateurs de produits psychoactifs, autrefois particulièrement touchés.
La part de nouvelles contaminations par usage de drogues injectables est ainsi descendue à 1%.
Les migrants payent un lourd tribu à l’épidémie, ils représentent en effet 40% des contaminations. Il s’agit, pour deux personne sur trois, de migrants venus d’Afrique sub-saharienne.
Un quotidien entravé par la précarité
Aujourd’hui en France, être séropositif va souvent de pair avec la précarité sociale et économique. On estime que plus d’une personne séropositive sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. Par ailleurs, plus du quart des personnes vivant avec le VIH/sida ont une invalidité reconnue qui les empêche de travailler à temps plein.
Ils perçoivent alors une allocation aux adultes handicapés (soit environ 790 euros, par mois). Enfin, nombreuses sont celles qui n’ont pas de logement stable.
En savoir plus :
Le site de l’Institut de Veille Sanitaire : www.santepubliquefrance.fr
La situation dans le monde
Depuis les années 90, le nombre annuel de nouveaux cas d’infection VIH (incidence) s’est stabilisé, même s’il continue d’augmenter dans certains pays. On doit cette stabilisation aux changements de comportement et à l’efficacité des programmes de prévention. Malgré ces progrès encourageants, l’épidémie représente près d’un million de décès chaque année. Chaque jour plus de 5 000 personnes se contaminent.
L’incidence du VIH
On dénombre aujourd’hui plus de 36 millions de malades dans le monde dont 25 millions en Afrique subsaharienne.
En Asie, alors que l’incidence du VIH continue de ralentir au Cambodge et en Thaïlande, elle augmente dans certains pays, en particulier en Chine, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Vietnam.
On note également des signes de propagation extrêmement rapide des cas d’infection au Bangladesh et au Pakistan.
Le VIH continue de mutiler le continent africain
L’Afrique subsaharienne, qui rassemble plus du dixième de la population mondiale, reste la région du monde la plus touchée. 70% des personnes infectées par le VIH y vivent. C’est aussi en Afrique subsaharienne près de trois quart des décès sont à déplorer.
Cependant, grâce aux changements de comportements (recours accru au préservatif, partenaires moins nombreux et activité sexuelle entamée plus tardivement), le nombre de nouveaux cas est en baisse dans deux pays de l’Afrique subsaharienne (le Kenya et le Zimbabwe), dans les zones urbaines du Burkina Faso et en Haïti.
En savoir plus :
Le site du Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/sida : www.unaids.org