Aujourd’hui encore, le VIH est l’un des marqueurs les plus frappants des inégalités d’accès aux soins dans le monde. Les plus démunis restent les premières victimes des inégalités sociales et d’accès à la santé. Plus de la moitié des nouvelles infections interviennent chaque année en Afrique et le continent concentre toujours plus de 2/3 des personnes vivant avec le VIH.
La pauvreté chronique, la faiblesse des systèmes de santé, les violences sexuelles et de genre, les discriminations et politiques punitives à l’égard des femmes, des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, des usagers de drogues ou travailleurs du sexe constituent les premiers freins à la lutte contre le VIH.
Face à ce constat, les organisations de la société civile se sont organisées pour développer un tissu d’acteurs communautaires afin de pallier partiellement les manquements des systèmes de santé nationaux. Le combat acharné de ces militants associatifs a suscité la prise de conscience et permis de provoquer une mobilisation internationale sans précédent. Ils ont surtout développé des savoir-faire et des pratiques innovantes favorisant une off re de services de qualité, tant en matière de prévention que de prise en charge adaptée. Leur mobilisation a indéniablement permis de réduire la stigmatisation et la discrimination et de renforcer l’accès aux droits et aux soins.
Pour autant, le combat contre le sida est loin d’être gagné. Le continent africain a enregistré en 2019 près de 500 000 décès des suites du sida. Les inégalités entre les sexes, la violence, la pauvreté et l’insécurité continuent notamment d’exposer les femmes et les filles à un risque de contamination excessif, en particulier celles appartenant aux communautés marginalisées et exclues. En 2019, près de 6 000 adolescentes et jeunes femmes ont été contaminées chaque semaine et une adolescente africaine est deux fois plus exposée au VIH qu’un adolescent. Les maladies opportunistes liées au sida demeurent la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer.
Faciliter l’accès aux soins et aux droits des plus démunis, déployer des moyens financiers supplémentaires, intensifier la prévention, généraliser le dépistage, rendre les médicaments accessibles à tous, lutter contre les discriminations et les inégalités entre les femmes et les hommes, soutenir l’autonomie des communautés et accompagner les malades dans leur quotidien : autant de missions que nous menons avec nos partenaires locaux.
Modestement mais avec ambition, nous entendons participer au combat pour mettre fin au VIH/sida. Cette ambition n’aurait pu être possible sans les collectivités locales, les entreprises et les particuliers qui nous soutiennent au travers du Fonds Solidarité Sida Afrique.