De Paris à Bombay, de Dakar à Brasilia en passant par St Petersbourg, Port-au-Prince ou Marseille, voilà près de 30 ans que Solidarité Sida agit sur tous les fronts pour aider les plus vulnérables et réduire les inégalités dans l’accès aux traitements et aux soins.
- Soutenir l’autonomie des communautés et des associations locales
- Accompagner les malades dans leur quotidien
- Faciliter l'accès aux soins et aux droits des plus démunis
- Redonner espoir aux orphelins et aux enfants vulnérables
- Briser l'isolement des populations marginalisées
- Maintenir l'aide en zone de crise ou de conflit armé
Soutenir l’autonomie des communautés et associations locales
Dans les capitales ou les zones délaissées par l’État et les services de santé, les associations sont souvent le meilleur relais auprès des malades. Afin d’assurer une réponse plus forte et pérenne à l’épidémie, Solidarité Sida accompagne techniquement et financièrement plus de 80 partenaires associatifs à travers le monde.
« Faire avec et non à la place de »
Pourquoi un partenariat avec les associations du Sud ?
Parce qu’elles sont installées au cœur des populations, qu’elles sont souvent animées par des personnes directement concernées, les associations sont souvent les plus à même d’aider les malades au quotidien. Les systèmes d’entraide y sont performants et les compétences de plus en plus nombreuses et reconnues. Leur expertise du terrain est inestimable. De plus, si l’on privilégie des effets durables, le renforcement de la société civile est une priorité. À Solidarité Sida, le mot d’ordre a toujours été de « faire avec et non à la place de ».
Comment s’effectue cette aide à l’autonomisation ?
Chaque année, notamment lors de la venue de nos partenaires au festival Solidays, nous mettons en place de nombreux ateliers de travail et des formations. Il y est question de gestion financière ou de ressources humaines, d’observance aux traitements ou de lobbying, de pilotage de projets ou de prévention de la transmission mère-enfant, le tout sous forme d’ateliers ou de partage d’expériences. Nous les aidons également à préparer et à traduire leurs dossiers de demande de subventions auprès des bailleurs de fonds. La « caution » de Solidarité Sida s’avère souvent être un atout pour nos partenaires associatifs.
L’équipe des Programmes Santé & Solidarité
Soutenir l’émergence de la société civile
« En Afrique, nous sommes confrontés à une économie de survie. Les associations doivent faire face à de nombreuses situations de vulnérabilité. Dans ces conditions, la question des transports, des salaires, du loyer des centres de prise en charge, s’avère cruciale. Or, les bailleurs traditionnels sont peu sensibles à cet aspect. Pourtant, mettre de l’essence dans la mobylette pour aller visiter les personnes à leur domicile lorsqu’elles n’ont pas la possibilité de se déplacer peut s’avérer être un enjeu du quotidien.
Voilà pourquoi Solidarité Sida prend aussi en charge les frais de fonctionnement de ses partenaires. Il s’agit d’un gage de bon fonctionnement des programmes. Lutter contre le VIH en Afrique, c’est aussi susciter l’émergence d’une société civile forte. Et ça, c’est un choix éminemment politique. »
Karine Pouchain-Grepinet, Responsable du programme sida, santé et développement de la Fondation de France Membre du Conseil d’Administration de Solidarité Sida
Accompagner les malades dans leur quotidien
Le VIH crée des situations d’urgence sociale (perte d’emploi, manque de ressources…) et malgré elles, les associations se transforment en gestionnaires. Face à la précarisation des individus ou des familles, les assistantes sociales hospitalières et les associations se tournent de plus en plus vers Solidarité Sida.
Au plus près des personnes séropositives au Mali
« C’est après l’annonce de mon résultat positif que j’ai vraiment eu peur. Je pensais que j’allais mourir. J’ai eu droit à beaucoup de conseils, de soutien, de médicaments au CERKES [Centre de Référence de l’association Kénédougou Solidarité]. Les conseillers me rendaient des visites à domicile et me présentaient d’autres personnes vivant avec le VIH qui m’ont aidée à accepter ma maladie. Les conseillers m’ont aussi encouragée à parler de ma sérologie avec au moins un de mes proches.
J’ai choisi une de mes petites sœurs avec laquelle je suis très proche. Elle m’a rassurée et s’est encore plus occupée de moi. C’est elle qui m’accompagnait sur sa moto au CERKES à chaque fois que j’étais malade. », témoigne la jeune trentenaire Anchata.
Solidarité Sida soutient l’association Kénédougou Solidarité depuis 2003.
« Pouvoir se nourrir et se déplacer, c’est primordial »
« Prendre ses traitements avec une régularité constante est impératif pour lutter efficacement contre le VIH. Lorsque les malades n’ont rien à manger où qu’ils ne peuvent pas venir à leurs consultations faute de moyens, leur priorité n’est plus de se soigner mais de survivre au jour le jour et leur état de santé se dégrade rapidement. Bénéficier de titres de transports et recevoir des Chèques de services de Solidarité Sida pour financer nourriture ou produits d’hygiène (sur le modèle des Tickets-Restaurant), c’est essentiel pour l’état physique et le moral des patients.
Notre collaboration avec Solidarité Sida est précieuse. Nous travaillons dans une confiance réciproque et lorsque se présente une situation d’urgence, on se comprend vite. Il n’y a pas de temps perdu. »
Annie CARON, Responsable service social des Hôpitaux Universitaires Paris-Est
L’aide d’urgence aux plus démunis en France
Personnes migrantes, sans papiers, SDF, usagers de drogues ou prostituées sont souvent exclus du droit commun, en plus de se trouver dans une situation de grande précarité. Bénéficier d’un titre de séjour, avoir un toit pour la nuit ou manger correctement sont des préalables indispensables aux soins contre le VIH.
Pour leur permettre de se concentrer sur leur traitement, Solidarité Sida attribue, à travers ses partenaires français, des aides à la vie quotidienne pouvant avoir un effet levier sur la situation des malades qui en ont le plus besoin.
À travers ses Appels à Projets, Solidarité Sida soutient un large éventail d’associations. Ces dernières offrent une prise en charge globale, permettent l’accès à l’information, au dépistage, aux traitements anti-rétroviraux et proposent un accompagnement psychosocial dans un contexte où les offres de soin ou de santé de qualité sont rares voire inexistantes.
Faciliter l’accès aux soins et aux droits des plus démunis
Au plus près des populations exclues au Nigéria
Lors des visites à Abuja avec sa clinique mobile, l’association Center for the Right to Health (CRH) a constaté le niveau de dénuement des communautés rurales dans la prise en charge des soins de santé. Aujourd’hui, les acteurs locaux, qu’ils soient associatifs ou publics, sont dépassés par une situation sanitaire dégradée et une précarité qui met en péril la vie des malades à court terme. L’association CRH dispense des soins à près de 2 000 personnes chaque année et mène Grâce au soutien de Solidarité Sida, l’association CRH dispense des soins à près de 2 000 personnes chaque année et mène un travail de sensibilisation qui permet la prévention, l’information et le dépistage de 3 000 personnes environ.
L’association organise également des groupes d’auto-support et des visites à domicile, ainsi que des activités de plaidoyer pour l’accès aux médicaments de ces populations enclavées et marginalisées.
Ensemble, la peur est moins grande
Dans la région de Fatick, au centre du Sénégal, la stigmatisation et le rejet des séropositifs sont une réalité pesante au quotidien. Dans ce pays, la pénurie d’infrastructures et de personnel médical s’ajoute aux facteurs de forte vulnérabilité face au VIH. Pour combattre l’isolement des malades, la jeune association « Bokk Yakaar » a choisi d’informer davantage et mieux les populations sur le VIH et d’accompagner au quotidien les personnes séropositives.
Avec peu de moyens mais une incroyable énergie, l’association organise groupes de parole, médiations familiales ou visites à domicile, et offre aux plus indigents une aide sociale et nutritionnelle.
Solidarité Sida soutient l’association Bokk Yakaar depuis 2008 et lui permet notamment d’améliorer ses conditions d’activités, grâce à de la formation ou de l’investissement matériel.
Redonner espoir aux orphelins et aux enfants vulnérables
Les enfants sont les premières victimes du sida. L’épidémie a déjà fait 16 millions d’orphelins et 320 000 enfants et jeunes sont nouvellement infectés par le VIH à travers le monde chaque année.
Objectif autonomisation des femmes et des enfants
À la sortie de Nairobi se trouve le bidonville de Mukuru où l’association Participative Development Initiative (PDI) a choisi d’implanter un de ses quatre centres. Dans ce bidonville, 5 000 femmes et 700 enfants sont sous traitements et 6 femmes sur 10 ne sont pas en mesure de prendre un repas par jour. C’est à elles que PDI s’adresse en priorité, apportant un soutien à 120 femmes et 350 enfants qui vise à améliorer leur qualité de vie. Pour ce faire, PDI dispense conseils de prévention, d’observance aux traitements, organise des ateliers d’éducation nutritionnelle et distribue des kits alimentaires.
À long terme, l’objectif est de permettre une autonomisation des bénéficiaires en développant des activités génératrices de revenus.
Solidarité Sida a soutenu l’association PDI dès 2008, lui permettant de renforcer ses actions d’appui nutritionnel dans ce pays ravagé par la famine.
Du lait maternisé pour éviter la transmission mère-enfant
Grâce aux découvertes scientifiques de ces dernières années, les femmes séropositives peuvent désormais vivre leur grossesse sans craindre de contaminer leur enfant. Toutefois, cette formidable victoire sur la maladie impose de suivre un protocole médical strict et de ne pas allaiter. Outre la stigmatisation que cette nécessité entraîne, cette contrainte a un coût, une dépense parfois très difficile à assumer pour les mères ayant peu ou pas de ressources. En lien avec le service pédiatrique de l’hôpital de Cayenne, l’association Entr’Aides Guyane soutient les jeunes mamans séropositives en situation de précarité.
Durant la première année de l’enfant, l’association fournit chaque mois le lait maternisé indispensable à sa croissance et accompagne les femmes dans leurs différentes démarches. Cette année, 50 nourrissons ont été nourris grâce à ce projet, évitant ainsi leur contamination.
Entr’Aides Guyane est l’un des plus anciens partenaires de Solidarité Sida.
Une maison en attendant une famille
Lorsqu’il n’y a plus de solution familiale, la casa de Abrigo de l’association Tansforme, à Brasilia, recueille les enfants séropositifs. Une trentaine d’entre eux vivent ainsi dans ce foyer qui propose des activités d’éveil (scolarisation, artisanat, théâtre), apporte une écoute psychologique et un suivi médical.
Mais pour permettre à ces enfants de réintégrer la société et de retrouver une vie « normale », l’association s’emploie à leur trouver des familles d’accueil. Elle propose aux parents adoptifs un soutien psychosocial, médical ainsi qu’une assistance juridique car on n’adopte pas un enfant séropositif comme un autre enfant.
Briser l’isolement des populations marginalisées
Parce qu’ils sont en prison, qu’ils vivent dans un pays condamnant l’homosexualité ou parce que la société les a relégués à la marge, certains malades sont contraints de mener un double combat : contre le virus et contre la discrimination.
La prostitution est devenue invisible
L’association CABIRIA mène une action de prévention de proximité auprès des personnes prostituées pour les soutenir dans leur démarche d’accès aux soins et aux droits sociaux. Ils sont une dizaine de salariés à accueillir, écouter, conseiller et accompagner les prostituées. Depuis la loi de sécurité intérieure de 2003, faisant du racolage passif un délit, la prostitution est devenue « invisible ». La plupart des personnes prostituées ont déserté les lieux traditionnels où elles exerçaient pour des camionnettes, des squats ou la grande banlieue.
Contraintes de se cacher pour travailler, elles sont plus que jamais exposées aux violences et ont plus de mal à imposer des rapports avec préservatifs… L’actuel projet de loi sur la pénalisation des clients vient renforcer cet isolement et accroitre la précarité de leur situation. Les conditions pour mener des actions de prévention et de prise en charge deviennent très difficiles pour les associations comme CABIRIA.
Solidarité Sida soutient l’association CABIRIA depuis plus de 10 ans.
Maintenir l’aide en zone de crise ou de conflit armé
La guerre, l’instabilité politique ou les déplacements de population provoquent l’effondrement des systèmes de soins quand ils existent. Dans ces périodes de crise, le rôle des associations est vital, que ce soit pour l’approvisionnement en médicaments, la prévention ou le suivi des malades.
Auprès d’une population meurtrie en République Démocratique du Congo
Depuis les années 90, la République Démocratique du Congo est le théâtre de guerres civiles qui ont touché de plein fouet les populations, avec notamment la présence de bandes armées qui font la loi dans les villes et les campagnes, pillent les ressources et font subir des violences sexuelles aux femmes. Le pays connaît ainsi une situation sanitaire très dégradée, avec une résurgence de maladies et une épidémie de sida toujours forte. La prise en charge des malades par les associations pallie un dispositif de santé publique peu performant et en manque de personnel qualifié.
Parmi elles, SOS Sida qui, en plus d’activités d’accueil, d’hébergement et de soutien psychosocial, assure un suivi médical qu’elle a mis en place au sein d’un centre qu’elle a elle-même créé.
Avec le financement de Solidarité Sida, l’association SOS Sida propose un dépistage anonyme et gratuit, des consultations médicales à près de 200 personnes chaque année et un hébergement à environ 250 autres, dont le stade avancé de la maladie nécessite une mise sous traitement urgente ainsi qu’un soutien psychologique et social.
« Nous étions coupés de tout accès aux soins »
« Au début des combats, il était difficile de travailler. Nous avions très peur de sortir de chez nous à cause des canons. Heureusement, les téléphones marchaient encore. Avec d’autres associations de malades comme N’Zrama, nous avons ensuite constitué une cellule de crise. Mon domicile en est devenu le « siège ». Les jeunes se sont chargés de récupérer le reste des denrées alimentaires dont nous disposions au centre. Sur les mobylettes surmontées d’un drapeau blanc, ils ont fait la distribution de vivres à travers la ville. Les malades qui avaient le courage de se déplacer jusqu’à nous trouvaient de quoi manger et un lit pour dormir.
On a rapidement mis en place une consultation médicale et une pharmacie communautaire car il n’y avait plus rien pour les malades sur la zone de Bouaké. Nous avons été confrontés à tant de problèmes. Aujourd’hui, je suis fière de ce que nous avons accompli, d’avoir résisté à la peur et redonné de l’espoir aux familles. »
Penda Touré, Directrice du Centre Solidarité Action Sociale de Bouaké